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notre étude en EATC
30 mai 2005

La végétation des faciès dunaires

La végétation des faciès dunaires

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Le milieu dunaire présente des contraintes telles que l'aridité, la pauvreté du sol en eau et matières organiques, le vent, la forte salinité, et le sable, qui vont être variables en fonction des divers faciès dunaires. Face à ces contraintes, une végétation particulière a su s'adapter, et donc s'installer sur ces faciès.

  • La plage et le haut de plage

Sur la partie de la plage qui n'est immergée que lors des grandes marées se développent des végétaux annuels adaptés à une très forte salinité, et liés aux laisses de mer riches en matières organiques (flore halo-nitrophile). Cette végétation présente rarement son plein développement, tant en raison de l'érosion marine que de la pression humaine (piétinement, nettoyage mécanique...).
La végétation des banquettes et des dunes embryonnaires
Moins précaire que la végétation précédente, elle se développe sur les premières formations terrestres qui ne sont qu'occasionnellement submergées, lors des conjonctions de hautes mers et de tempêtes.

  • La dune embryonnaire

Le stade initial des dunes embryonnaires se manifeste le plus souvent par une accumulation subhorizontale en pied de dune, "banquette" qui s'établit pendant les périodes de répit de l'érosion marine. Une végétation à base de Chiendent des sables (Elymus farctus, Agropyron junceum) colonise très vite ces banquettes qui s'élèvent par captage du sable éolien. Progressivement se forment de petits monticules (nebkas) qui sont les dunes embryonnaires proprement dites, où l'Agropyron se mélange alors à d'autres plantes vivaces. Tout en migrant vers l'intérieur, elles augmentent de volume et se regroupent pour édifier la dune vive, stade ultérieur de développement.

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Chiendent des sables

  • La dune vive ou dune mobile

C'est le cordon de dune mobile à forte accumulation sableuse grâce à l'action des végétaux psammophiles dominés par l'Oyat (Ammophila arenaria). Ce faciès est présent sur l'ensemble du littoral français. Pendant les phases pionnières, c'est l'Oyat qui domine ; il est ensuite rejoint par son cortège habituel de trois espèces omniprésentes : le Panicaut (Eryngium maritimum), l'Euphorbe (Euphorbia paralias) et le Liseron (Calystegia soldanella). On note parfois, avant leur arrivée, une courte phase d'envahissement par la Roquette de mer (Cakile maritima), pionnière annuelle qui s'accommode des conditions extrêmes de mouvement de sable.La végétation de dune vive peut aussi prospérer dans des zones de remise en mouvement de l'arrière-dune.

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                           Oyat                                                              liseron des sables

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                          Cakile maritime                                                       Panicaut

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                                                              Euphorbe

  • La dune grise ou dune fixée

Elle se développe à l'abri du cordon de dune vive où les phénomènes d'accumulation et de transit sont atténués. La physionomie de ce faciès est très marquée par les "moquettes" à Fétuque (Festuca juncifolia) et Gaillet (Galium arenarium), sortes de petites prairies basses relativement planes, d'aspect clairsemé, mais à systèmes racinaires en réseau dense et efficace contre l'érosion éolienne.Une association végétale originale caractérisée par la présence d'une endémique, l'Epervière des dunes (Hieracium eriophorum), se développe dans la moitié sud de l'Aquitaine sur ces faciès de dune semi-fixée.
C'est la végétation des dunes temporairement fixées, arrière-dunes sans transit sableux (ou sous forme de léger saupoudrage) et assez bien abritées des embruns. Elle est caractérisée par une pelouse basse à recouvrement fort ou complet. Les mousses et lichens constituent une part importante de cette couverture végétale et trouvent leur extension maximale dans les zones les mieux et les plus anciennement stabilisées. Les espèces annuelles à floraison précoce y sont nombreuses ; c'est une adaptation à la sécheresse estivale.Les séquences végétales de la dune grise présentent de fortes nuances régionales. On peut schématiquement définir deux grands types de paysage à physionomie assez proche, mais très distincts dans leur composition :

- Au sud, en Aquitaine au sens large, la pelouse est dominée par l'Immortelle (Helychrisum stoechas) et son cortège de plantes adaptées aux milieux secs et acides, la Canche blanchâtre (Corynephorus canescens) y occupe une place importante. Les arrière-dunes, relativement plates et sans envahissement récent par le sable (un sol structuré commence à se constituer), sont dénommées "lettes" dans le Sud-Ouest (parfois "lèdes" en Gironde). Dans quelques points bas, où la nappe affleure, se développe une végétation de zones humides avec des espèces particulières.

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                                                             Immortelle des sables

- Le nord (nord Médoc, Charente-Maritime en partie, Vendée, sud Bretagne) se distingue par la présence de pelouses à "Raisin de mer" (Ephedra distachya) du nord Médoc aux Sables d'Olonne et de pelouses à Rosier (Rosa pimpinellifolia) au nord des Sables d'Olonne, groupements végétaux qui se développent sur des terrains pourvus en calcaire.

  • La frange forestière

Le passage progressif de la pelouse de dune grise à la forêt est très important pour la richesse biologique et paysagère de cette limite externe des dunes non boisées. Dans "l'ourlet", la végétation basse de dune grise s'enrichit en espèces préforestières, semi-ligneux puis buissons bas. Le "manteau" constitué de buissons et d'arbustes, assure la jonction avec les arbres forestiers qui, sur leur marge, sont déformés par les vents chargés d'embruns et parfois de sable.

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Photo d'un Pin maritime de la frange forestière, déformé par le vent, le sel, et le sable. Il protège les autres arbres de la forêt.

On peut distinguer sommairement deux grand ensembles dans le secteur géographique concerné :
- au sud du bassin d'Arcachon, la pinède à Chène-liège (Quercus suber) avec "ourlet" et "manteau" à Ciste à feuilles de sauge (Cistus salvifolius), Bruyère à balais (Erica scoparia)...
- au nord du bassin d'Arcachon, la pinède à Chêne vert (Quercus ilex) avec, à partir du nord Médoc, manteau et ourlet à Garou (Daphne gnidium), Troène (Ligustrum vulgare)...
Dans la zone centrale, les Chênes sont peu abondants et le sous-bois est souvent riche en Arbousier (Arbutus unedo). Sur l'ensemble du secteur, le Chêne pédonculé (Quercus robur) peut être présent.

Clavé Simon; Hivert Benoît; Houbre Caroline; Le Bescond Aurélie; Zamparo Matthieu

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Commentaires
O
Merci pour cet article complet. Très bon travail.
L
Je suis véritablement époustouflé, pour ne pas dire plus, par la qualité et la clarté de ce dossier.<br /> Félicitations à toutes et tous,<br /> et bonnes vacances,<br /> Pierre LABORDE
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